JUILLET 1593.                             4->7
à rire, criant tout haut : «Ah, par ma foi, il en a, il « est mort ! »
Ce jour, le curé de Saint-André en son sermon de-mentist la cour de parlement; cria contre la treufve qu'il estoit bruit qu'on vouloit publier à Paris, et contre ceux qui demandoient d'aller à Saint-Denis pour l'ins­truction du Roy, duquel il dit mille injures, comme aussi firent tous les autres prédicateurs. Le curé de Saint-Germain dit que c'estoit un mauvais haranc, et une vilaine note pour ceux que le Bearnois avoit en­voyé querir ; et que les meschans cherchoient ordinai­rement les meschans. Et quant à lui, qu'il eust esté bien marri d'estre du nombre de ceux . Lincestre prescha, en presence du légat, qu'on ne. lui pouvoit refuser l'instruccion; et quant à la treufve, que c'estoit une chose indifférente. De quoi le légat se trouva offensé.
Cependant le duc de Feria, poussé par les prédica­teurs et les Seize, proposa le mariage du duc de Guise avec llnfante, en faisant et elizant ledit duc de Guise roy ; s'offrist de tenir prison en la Bastille jusques à ce qu'il eust esté advoué de son maistre (0; et que sa teste en respondroit, au cas que le roi d'Hespagne ne bailhist au duc de Guise sa fille en mariage, avec quarante mil hommes de secours, et argent tout prest pour faire la guerre. A quoi M. du Maine respondit résolument que la teste dudit duc de Feria n'estoit suffisante pour respondre de la perte d'un roiaume de France. Au reste, qu'il y avoit M. de Lorraine qui ne se pouroit jamais contenter de ceste election, pour ce qu'on lui feroit tort, estant l'aisné de leur maison : les autres princes
(0 Advoué de son maistre: Le duc de Feria avoit des blancs-seings du roi d'Espagne.
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